30-12
Extraits du journal personnel du Capitaine Kalhimwaronves Mareven pour l’année courante:
Entrée #43
Nous sommes choyés par Nàdùr depuis quelques temps. Les eaux sont calmes. Le vent souffle dans la bonne direction. Le soleil chauffe nos visages et l’équipage est de bonne humeur. C’est grandement apprécié, après la dernière tempête qui a ravagé ma Carabella. Le mat avant qui se brise, les voiles déchirées…les vents cruels et la pluie battante ne nous ont pas épargnés. Mes hommes s’empressent de réparer les dégâts. Ils sont vaillants et fiables. Je ne pourrais avoir de meilleurs employés. Demain, nous devrions pouvoir amarrer la Carabelle au port de l’île d’Avenëa, dans l’archipel du sud. Maverick m’y attend avec les meilleurs épices que l’on y trouve. Je peux toujours compter sur lui pour me fournir en produits de qualité. Je profiterai de cet arrêt pour donner à mes hommes une journée de répit. Ils l’ont bien méritée. Et mon Evelyne pourra marcher sur la terre ferme. Je lui avais pourtant dit qu’elle devrait rester chez sa mère pour quelques temps, mais elle tenait à occuper sa cabine à bord. Je sais cependant qu’un sol stable soulagera son dos qui doit supporter de plus en plus de poids. Les vieilles guérisseuses de l’Île sauront sans doute nous dire s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon.
Entrée #44
Ce sera une fille, d’après les vieilles, et elle nous sourira dans peu de temps, ont-elles ajouté. Une fille! Ma fille! Elle sera aussi merveilleuse que sa mère, j’en suis certain. Elle aura ses traits magnifiques, sa grâce, sa douceur…et mon courage et mon talent à l’épée!
Entrée #48
Depuis notre départ d’Avenëa, j’ai comme une drôle d’impression. Comme si quelqu’un regardait constamment par-dessus mon épaule. Je ne l’ai pas mentionné auparavant car je croyais que cela passerait. Je n’en ai pas parlé à Evelyne.
Entrée #49
Il ne reste déjà plus rien des épices ramenées d’Avenëa. À peine arrivés à Sola, les marchands se sont précipités vers mon navire, désireux d’avoir le premier choix sur les marchandises que je ramenais. « Tu ne nous déçois jamais, Kalhim! » m’a-t-on dit à Sola, où j’ai tout écoulé, jusqu’au dernier kilo du précieux ingrédient exotique.
Le ciel s’est assombrit, aujourd’hui. Le soleil qui brillait si fort ce matin est désormais caché par d’épais nuages gris et inquiétants. Mes hommes angoissent. Le mat n’est pas tout à fait réparé car ils avaient préféré s’occuper des voiles qu’ils pouvaient étendre sur le pont pour le sécher et les recoudre convenablement. Moi, j’ai confiance en eux. Leur vaillance et leur ardeur au travail remettra la Carabella en état avant la prochaine averse.
Entrée #50
Nous n’avons eu qu’une dernière soirée de répit avant l’averse anticipée. Les nuages ont commencé à pleurer lorsque la lune fut à son point le plus haut. Ou du moins, environ à ce moment. On ne voit ni lune ni étoile dans le ciel opaque et noir. La pluie a commencé à tomber en compagnie du grondement du tonnerre et de la lumière des éclairs. L’ombre que je projette sur le mur est inquiétante. J’ai toujours cette impression étrange de présence derrière moi. On dirait que c’est ce qui affecte mon ombre, la rendant floue, difforme. C’est peut-être mon esprit fatigué qui hallucine, mais je cr - Je m’arrête ici, la soubrette d’Evelyne vient de me dire que ma douce sens que le bébé va venir au monde très bientôt. Je vais la rejoindre.
Il ne parvint jamais à sa femme.
Evelyne l’attendit, mais ce qui franchit la porte de sa cabine n’était pas son mari bien-aimé. Ça en avait l’apparence, certes, mais quelque chose avait changé dans ses yeux, une lueur qui n’était pas là auparavant y brillait, tout au fond, presqu’imperceptible, mais Evelyne avait l’habitude des yeux de son homme. Elle y lisait comme dans les pages d’un livre. Et elle fut la seule à remarquer la lueur inquiétante et maléfique. Elle n’eut que le temps de l’apercevoir, car le bébé était impatient de voir le monde et l’effort qu’elle dut fournir pour l’aider lui fit fermer les yeux. Elle l’appela Oranie, soit « trésor » dans le dialecte de sa région natale.
La petite ne connu jamais son père.
L’être qui donna une partie de lui-même pour la concevoir était enfermé au fond de son propre corps, reclus dans une partie de son cerveau. Conscient de ce qui lui arrivait, mais incapable d’agir. Ce qui l’habitait était une force maléfique, puissante.
Le démon qui avait pris possession de son corps se nommait Belaam. Les vieilles guérisseuses d’Avenëa avait banni le démon du corps d’un enfant d’une tribu des forêts. L’âme maléfique rodait sur l’île depuis quelques jours lorsqu’il s’intéressa à un nouvel hôte potentiel, riche marchand arrêté au port pour une journée, le temps de remplir les cales de son navire. Il le suivit quelques jours, et se décida finalement à s’en emparer. C’était un homme robuste et charismatique. Il serait intéressant de voir ce qu’il pourrait faire de lui, s’était-il dit. Il avait sous-estimé son hôte. Il était plus résistant qu’il ne le croyait. Malgré ses efforts, Belaam ne parvint pas à le confiner totalement. Ce qu’il avait négligé, c’était l’amour que Kalhim ressentait pour Evelyne. Jamais n’avait-il ressentit pareille sensation. De toutes les caractéristiques de Kalhim qui aurait pu rester après la prise de possession du corps, c’était celle à laquelle Belaam n’avait jamais eu affaire qui était résiduelle.
Cela ne l’empêcha pas de faire du marchand honnête et aimé de tous un être cruel et sanguinaire qui ordonnait désormais à ses hommes déroutés de tuer des populations entières pour s’emparer de leurs richesses. Ceux qui résistaient, il les jetait à l’eau, où il savait très bien que son frère Leviathan attendait les corps des malheureux pour les dévorer vivants, sous ses apparences de calmar géant. Il recrutait les plus vils criminels qu’il libérait des prisons des grandes villes. Il promettait vie éternelle et richesses incommensurables à ceux qui acceptaient de se plier à sa volonté.
Evelyne pleurait toutes les larmes de son corps. Jamais elle n’aurait crû que son mari, pourtant si gentil, si attentionné, si respectueux et respecté, aurait pu un jour devenir ainsi. Elle ne comprenait pas ce qui avait changé, depuis le soir où elle accoucha d’Oranie. Malgré son caractère diabolique, Kalhim se comportait avec elle comme il l’avait toujours fait. Il lui portait peut-être même plus d’attention. Elle se refusait à ses avances, l’éloignait. Belaam ne comprenait pas. Il faisait tout en son pouvoir pour la satisfaire. L’amour le rongeait. Il était incapable de vivre dans ces conditions, mais ce drôle de sentiment l’empêchait d’abandonner. Il fallait qu’il réussisse à satisfaire Evelyne. Et quand ça ne fonctionnait pas, il se tournait vers son équipage et commandait des nouvelles attaques.
Oranie, qui parlait déjà beaucoup, grandit en croyant que la bonne de sa mère était sa sœur. Elle ne savait pas qu’elle avait un père, ignorait le concept de paternité. Elle vivait dans la cabine de la Carabella depuis sa naissance, n’était jamais descendue du bateau. Sa mère lui fit croire que Kalhim était un homme bon et qui veillait sur eux en leur offrant tout ce dont elles avaient besoin. Oranie aimait cet homme, qui lui donnait mille présents. Par amour pour Evelyne, Belaam lui permettait de monter sur le pont du navire en compagnie de la petite, pour qu’elle prenne l’air. Il commandait à l’équipage de nettoyer le pont pour la visite d’Oranie. Le mot d’ordre : pas un mot. L’équipage aimait bien la petite, surtout ceux qui étaient restés après le changement brutal du caractère de leur Capitaine. C’était une enfant magnifique, aussi merveilleuse que sa mère, avec ses traits, sa grâce, sa douceur…et le courage de son père qui tenait toujours bon, mais qui était incapable de vaincre le démon. C’était une lutte constante.
Nom: Mareven
Prénom: Kalhimwaronves - Belaam
Surnom: Kalhim
Race: Humain, possédé par le démon Belaam
Dieu vénéré: Nàdùr, avant l’arrivée de Belaam
Age: Kalhim a 30 ans. Belaam en a 357.
Sexe: Masculin
Orientation sexuelle: Hétérosexuel
Localisation: À bord de la Carabella
Métier/Grade/Statut social: Marchand honorable devenu pirate sanguinaire
Description physique et vestimentaire: Kalhim est grand et costaud. À première vue, on le trouve imposant et on pourrait le croire brute, mais on se rend bien vite compte que ce ne sont qu’apparences. Il a les cheveux foncés et épais – trait qu’il a transmis à sa fille – et il les tenait longs et ramenés en une queue de cheval sur la nuque avant que Belaam ne les coupe. Son œil gauche est surmonté d’une cicatrice, souvenir d’une escarmouche d’adolescents dans les rues de Sola, alors qu’il voulait se montrer le plus fort. Il est toujours habillé de façon noble, propre – quoique désormais quelques vêtements soient tachés de sang, impossible à faire disparaître de la fibre du tissu, malgré les efforts de la servante d’Evelyne et d’Evelyne elle-même.
Description psychologique: Belaam est un démon – la gentillesse, la bienveillance, l’amitié, le respect – tout ça le répugne. Il répand le mal et le sang dans son sillage. En enfer, il est reconnu pour son caractère particulièrement susceptible et sa détermination. Il est répugné par ce qu’il ressent pour Evelyne mais ne peut s’empêcher d’accéder à ses moindres désirs. Il est troublé car c’est la première fois qu’un hôte l’influence à ce point. Cependant, la malléabilité de Kalhim en d’autres aspects fait en sorte qu’il ne désire pas trouver d’autre hôte. D’ailleurs, c’est plus souffrant pour lui d’errer sans corps que de devoir subir ce sentiment ingrat qu’est l’amour.
Peurs: Se faire évincer de son enveloppe corporelle hôte, être détruit, perdre Evelyne
Qualités: Sanguinaire, mesquin, détestable
Défaut: Amoureux
Particularités: Kalhim ayant une grande volonté, il influence celui qui le possède
Pouvoirs et Limite d'énergie : Seulement ceux qui sont particuliers aux démons
Point faible: Evelyne et Oranie
Inventaire: Un pistolet et une rapière, ainsi qu'un équipage docile...
Sujet: Kalhim 
Jeu 14 Avr - 17:34
